En Guinée, la crise sociopolitique s’intensifie, les élèves terrés à la maison et les activités au ralenti

27 février 2018

En Guinée, la crise sociopolitique s’intensifie, les élèves terrés à la maison et les activités au ralenti

Des élèves du lycée Donka exigeant la reprise des cours. Crédit photo: Naby Elma Camara

La crise a pris une autre dimension quand plusieurs collectifs de jeunes (la plupart activistes de la société civile) et l’opposition ont battu le pavé  à Conakry ce lundi 26 février.

Ces activistes des droits de l’homme demandent le retour des élèves à l’école. Et les leaders politiques, quant à eux, veulent les « vrais résultats » des élections communales du 4 février. Dernier bilan de cette  journée « ville morte »: 4 morts et plusieurs activistes arrêtés puis relâchés, des pneus brûlés par endroit et la route barricadée, notamment l’axe Hamdallaye-Bambeto jusqu’à Kipé.

Depuis le 12 février dernier, les cours sont perturbés au secondaire quasiment sur toute l’étendue du territoire national. Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dirigé par Aboubacar Soumah, réclame de meilleures conditions de vie, en particulier un salaire de base de 8 millions de francs guinéens par mois.

Au lendemain du scrutin qui s’est déroulé le dimanche 4 février 2018, les résultats ont été remis en cause par  les leaders de l’opposition, conduisant à des heurts entre militants dans plusieurs communes de la capitale  ainsi qu’à l’intérieur du pays. Toute chose qui  a également maintenu les apprenants à la maison.

Selon GuinéeNews.org, le syndicaliste Aboubacar Soumah doit rencontrer le président de la République à Sékhoutouréya pour une sortie de crise. Sur le même site,  la sortie de Dr Sékou Koureissy Condé dans une interview est sans équivoque. «La crise actuelle est intra-syndicale, et non une crise gouvernementale ou politique. C’est plutôt une crise de fonctionnement. Le syndicaliste Aboubacar Soumah a été muté, suspendu, poursuivi et son salaire suspendu… Toute chose, qui n’arrangeait pas puisque ne répondant pas aux textes. Aucun texte n’autorise le gouvernement à suspendre ou à muter un syndicaliste en période d’avis ou de préavis de grève. Cela frise l’intimidation».

Pour ce directeur exécutif d’African Crisis (une agence panafricaine de médiation),  la Guinée a tendance à apporter une solution politique et même électorale à toutes les questions qui se posent. Non. C’est pourquoi, nous sommes dans l’impasse.

« A quelques minutes de la rencontre entre le SLECG et le Prof Alpha CONDE au palais Sékhoutouréya, précise le site MosaiqueGuinée.com, cette fédération syndicale semble déterminée à défendre les intérêts des enseignants guinéens contre vents et marées ».

Pour l’heure, la ville morte continue d’être observée et certaines universités publiques et privées sont restées désertes ce mardi 27 février.

Partagez

Commentaires

no one
Répondre

je ne suis pas guinéens mais je trouve que 8 millions de francs comme salaire de base c'est un peu trop

Siddy Koundara Diallo
Répondre

Espérons que le gouvernement parvienne à rehausser le niveau de vie de nos enseignants.
Les 8 millions qu'ils réclament ce n'est pas trop. Car ils savent que c'est à négocier.
Donc, à l'État guinéen de prendre ses responsabilités car tout ça est de leur fautes.