Faire du « Cogito, ergo sum » pour les oubliés du rêve africain

3 mars 2018

Faire du « Cogito, ergo sum » pour les oubliés du rêve africain

Crédit photo: Hippolyte Batumbla

 Chers lecteurs et lectrices à la fleur de l’âge dans les confins du continent,

Par nos actions, le moment est venu pour les peuples d’Afrique de forger un destin commun.  Un destin qui est motivé par la volonté de vivre soi-même. Notre continent à plus que jamais besoin de nous. Il appelle chaque jeune depuis son milieu social  à l’engagement dans l’amour. Et je n’ai pas de théories ni de grandes philosophies pour vous convaincre. Je n’en ai aucune pour vous dire que ce combat est noble. Je viens juste main nue, une main fraternelle tendue vers vous  afin d’échanger et entreprendre en compagnie de nos traditions sous le grand arbre à palabre du village.

Notre village à tous est cette Afrique aux passés combien de fois légendaires. Puis-je étaler ici ses incommensurables traditions qui jusque là font  battre pour toujours le cœur de nos cités. De manière originale,  descendons d’un degré et acquiesçons le retour à l’africanisation de nos faits et gestes ainsi que de nos habitudes de pensée. A un moment donné de notre histoire, regardons ce que nous sommes pour évaluer ce que nous sommes vraiment capables d’accomplir de si majestueux, sans compter sur qui que ce soit.

Dans ces lignes, chers jeunes, je n’utiliserai pas encore une fois de grandes pensées d’honorables moralistes pour vous parler d’une richesse que vous possédez déjà naturellement : la force et la volonté de vivre soi-même. Ces pouvoirs capables de transformer une cité, une communauté, un pays voire un continent. Notre façon de voir compte beaucoup pour transformer tout auprès de nous.

Tout commence en famille

Et moi votre frère d’une vingtaine de pluies, sans expériences mais convaincu que l’Afrique notre cher continent a besoin de tout un chacun pour ne serait-ce qu’apporté, un grain de sable pour poser  les fondations de notre maison commune. Et cela d’une manière sincère.

Pour parvenir à cet objectif du moment, il est important de faire case départ pour voir ce que nous faisons dans nos familles chaque jour. Une manière de prendre le mal par sa racine. Posons-nous la question : est-ce que je  fais bien le travail de maman et papa ? J’apprends bien mes leçons pour les rendre fier de moi ? Me préoccupe-t-il de ce que fait mes frères ou mes sœurs ? Qu’est-ce qui montre que je les aime ?

Des interrogations certainement banales mais qui  constituent la source du bonheur. D’autant que les relations entre les membres de la famille sont d’une valeur fondamentale. En fait, c’est là que le jeune apprend à aimer, respecter, et tolérer son entourage. Depuis cet endroit le processus commence. Les idées reçues par toutes les personnes autour de lui, orientent désormais ses pas tout au long de son existence. Il devient responsable sans trop se rendre compte.

J’ai toujours pris mon père pour modèle. Les soirs quand il rentrait du travail, il épiait chacun de ses  enfants autour de lui.  Et il demandait le lieu où les absents  se trouvaient.  Sans tarder, il commissionnait tous les autres enfants d’aller trouver les manquants et de revenir avec eux. A force de le répéter chaque soir, nous avons fini par nous y habituer.

Ici, je tente d’expliquer d’une manière  claire, cette responsabilité que chaque membre de la famille a de l’autre dans n’importe quelles circonstances et partout. Mon père nous a montré qu’il est responsable de tous les membres de sa modeste famille  en nous envoyant chercher nos frères absents. Et nous, responsables des autres en allant les appeler. Cela créé sans risque de me tromper le rapprochement, l’amour de l’autre. La famille grandit, devient unie et les enfants s’épanouissent sous le regard aimant des parents. Dans toute société l’amour entre ses composantes en est le fondement, le point de départ du développement social. Nous jeunes, constituons la substance qui anime et fait vivre cet amour dans nos familles.

C’est exactement notre force. Nous détenons ces astuces. Et c’est ce qu’attend la famille de nous chaque minute qui passe. Chers jeunes du continent, il n’est donc pas tard de passer à l’action. Chers jeunes, nos  familles ont besoin de nous pour enfin vivre le bonheur. Il suffit d’un simple geste de notre part pour le bien-être dans les foyers.

Quelle preuve d’amour !

Ensuite, il apparaît d’autres facteurs à comprendre : la foi religieuse. La plupart des jeunes que nous sommes,  appartiennent  à  une confession. Elle contribue énormément à notre façon de concevoir les choses. En principe, notre religion doit être une force pour combattre ce que nous défendons et à développer ce qu’on nous enseigne déjà à la maison : la tolérance, la pitié et surtout l’amour. Hélas ! Combien de jeunes se trouvent endoctrinés au point de perdre la raison.  Je ne peux pas comprendre que des jeunes soient divisés et désorientés jusqu’à ce point. Ils deviennent même des bourreaux prêts à tirer sur tout ce qui bouge et à saccager les édifices publics. Je pense réellement que notre religion est non pas ce qu’on nous dit dans les lieux de culte mais ce que nous mûrissons dans nos cœurs, source de notre bonheur personnel. Travaillons donc sur nos façons de voir, de mûrir parce qu’elles déterminent notre attitude dans nos familles ainsi que dans nos cités.

Qu’on me dise ici et concrètement quelle religion dépasse l’autre. Qu’on me dise ici quel est le chemin,  le seul et unique pour atteindre Dieu qu’on prétend connaitre. Ce qui est sûr, la barbarie, la fraude, l’immoralité et le manque d’amour  ne sont pas les sentiers du Créateur de l’univers.  En fait, j’ai grandi au creux de deux grandes religions monothéistes à savoir l’islam  et le christianisme. Le premier est celui de ma mère et l’autre  de mon père. A aucun moment donné, je n’ai entendu mon paternel reproché la foi de ma mère ni elle faire l’inverse. Ils s‘aimaient et vivaient autour de leurs enfants dans une disparité de culte sans pareille. Et même après le décès de mon père en 2001, ma mère n’a pas accepté de se remarier par amour pour son feu époux. Elle s’est consacrée à l’éducation de ses enfants par amour.  Une musulmane qui a nourri et éduqué ses enfants chrétiens par amour. Quelle preuve d’amour !

Prendre ses responsabilités en tout temps

S’il vous plaît, chers lecteurs et lectrices  je ne le dis pas parce que je veux remplir les pages. Bien au contraire. Je voudrais vous  faire comprendre que la religion ne doit absolument pas être source de  division entre les peuples sur le continent par l’action des jeunes. Mais plutôt un facteur de rapprochement, d’amour et de tolérance. Nous devons cultiver cette attitude positive autour de nous. Les confessions religieuses comprennent chacune des spécificités. Qu’on accepte ce que l’autre vit dans sa foi et lui qu’il fasse autant pour créer enfin une société dans laquelle chaque composante vit librement sa croyance religieuse.  Ainsi nous aurons accompli en tant que jeune, notre responsabilité première. Le plus souvent les jeunes sont mis à contribution pour des intérêts égoïstes et barbares au nom de la religion.  Le moment est venu de sortir de ces sentiers battus ou du moins des comportements qui ne favorisent nullement  les traditions africaines, gages de notre développement.

Les jeunes sont partout. Et c’est justement cette position qui fait d’eux les plus touchés par  ce phénomène d’endoctrinement religieux. Suis-je assez convainquant pour vous dissuader de faire case départ ? Je réponds non. Mais je reste convaincu que chaque jeune est sorti d’une famille. Une famille qu’il aime de tout son cœur. Une raison de plus pour se poser des questions. Des questions sur notre façon de vivre avec notre famille, nos amis nos connaissances. Cela nous permettra d’avoir la tête sur les épaules. Nous devons considérer que l’avenir de tout ce monde qui nous entoure, repose sur nous. Imaginez un instant que chaque jeune devienne  une pierre angulaire c’est-à-dire comme leader de son milieu ; nous n’aurions jamais connu  la misère et des troubles dans certaines de nos contrées.  Aimables jeunes gens, notre continent a besoin de nous au-delà de tout. Ne jamais oublier que l’amour du prochain permet de se reconnaitre en l’autre. Débordement de la joie de vivre.

Mettre  son  talent à la disposition des siens

Hélas après la religion, place à l’ethnie. S’il y a une chose qui freine dangereusement nos actions pour notre milieu, c’est bien cette étiquette ethnique. Evidemment, les partis politiques dans nos Etats s’en servent majestueusement pour assouvir leurs intérêts. L’ethnie est pourtant une richesse originale qui authentifie chacun parmi une foule de gens. Donc elle est notre identité première. Si vous ne le voyez pas très clairement, moi je le vois : nos propres richesses  et identités sont utilisées, retournées contre nous pour le triomphe d’une entité.

Mes bien aimés, voici que je cris haut et fort, la main sur le cœur pour dire stop. Nous avons fait une course de fond. Il est temps, grand temps qu’on s’arrête pour calculer le kilomètre parcouru. Calculons donc nos actions pour notre famille, notre société. Posons-nous les questions suivantes : qu’est-ce que je défends dans ma course et qu’est-ce que j’ai comme acquis pour le faire ? Ces questions nous permettent de nous réconcilier avec nous même afin de savoir qui nous sommes réellement. En tant que jeune, je sais que nous négligeons souvent ce rayon de notre vie. Nous ne partons pas à notre propre découverte. Pourtant si nous faisons cet exercice chaque jour de notre existence, nous verrons que le monde bouge grâce à nous. Nous sommes le bonheur des peuples. Mettons à l’esprit que ni la religion ni l’ethnie ne peuvent barricader notre chemin de réussite. Elles ne peuvent nullement obscurcir la lumière naturelle qui brille dans nos cœurs juvéniles. Et d’ailleurs c’est cette lumière que notre famille, notre ville entendent qu’on transmette à chacun.

Mes frères et sœurs jeunes du continent, vous qui lisez entre mes lignes, croyez-moi toutes les entités ont confiance aux jeunes  pour changer ou faire bouger les choses en leur faveur. Le temps est donc venu  de mettre  notre force à la disposition des siens.

La soif de goûter au bonheur par des initiatives concrètes

Aimables jeunes, le temps est venu pour qu’on mette en place des initiatives pour contribuer efficacement à la vie de notre société. Une façon de transmettre par nos actions, cette lumière naturelle qui nous illumine. Transmettons notre engagement dans l’amour  à tous ces gens autour  de nous à travers des causeries éducatives ainsi que des projets. Imaginez par exemple que des jeunes se mettent en panels ou en associations pour la gestion des ordures ou développer des activités agricoles, la vie serait encore agréable et le progrès en marche.

Nous devons comprendre désormais que nous avons un destin à forger par le travail. Beaucoup de jeunes restent les bras croisés sans agir. Il n’est pas tard de se lever et  d’accomplir la mission qui nous revient de droit : celle de prendre part au développement social.

Contribuer à la vie de notre milieu social, c’est contribuer à l’amélioration des centaines de vie en Afrique. Nous sommes commis donc à cette tâche. Si tous les jeunes d’une manière sincère, se mettent au travail pour leurs communautés, on n’entendra plus jamais parler de conflits armés, de rébellion, de famine  et d’épidémies ravageuses sur le continent.

Aimables jeunes africains, il ressort de tout ce qui a été développé dans ses pages qu’il nous appartient de construire notre continent à partir de notre famille, de notre ville, de notre pays.  Les gestes d’amour, de tolérance dans la sincérité autour de nous, prouvent d’emblée notre volonté de changer le quotidien de nos frères.

Aimables jeunes, il ressort également de toutes les histoires du monde notamment celles de l’Afrique que les idées de vivre un lendemain meilleur restent les mêmes.  Et c’est là que nous devons agir en tant que jeunes. La soif de gouter au bonheur est le leitmotiv de tous les peuples du monde. Pour ce qui est de notre continent, il est urgent que les jeunes que nous sommes agissent maintenant par des actions concrètes soient en panels, en associations, ou soient en organisations non gouvernementales afin de trouver rapidement des solutions à nos maux qui n’ont que trop duré. En ce moment nous pourrons oser dire très sincèrement : nous avons la paix en Afrique grâce à nous jeunes du continent. Dans l’espoir que mon message tombera dans de bonnes oreilles et en vous souhaitant plein succès dans  tous vos projets sur le continent, recevez mes salutations les plus sincères et fraternelles.

Vive l’Afrique unie !

 

 

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