Mondial 2026 : que faut-il savoir sur le vote contesté de la Guinée contre le Maroc ?

C’est déjà connu : la coupe du monde de Football sera organisée en 2026 par le trio Etats-unis-Canada-Mexique. Un vote effectué en Russie ce mercredi 13 juin 2018 lors du 68ème congrès de la fédération internationale de Football (FIFA). Cependant la Guinée et le Liban soutiennent mordicus avoir donné leur voix au Maroc et non à United 2026. Les explications…
Le vote guinéen en défaveur du Maroc (qui est officiel) a fait couler beaucoup d’encre et de salive tant sur les réseaux sociaux que dans les médias nationaux et internationaux. Antonio Souaré, président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), est traité par plusieurs internautes guinéens de tous les noms d’oiseaux pour avoir trafiqué son suffrage pour United 2026.
Mais M. Antonio, lui-même ambassadeur de la candidature de ce pays, nie en bloc un quelconque marchandage de voix au détriment du royaume chérifien. Le Liban n’est également pas resté sans remettre en cause son vote. Sur Football Lebanon, le secrétaire général de la fédération locale Jihad El Chohof, soutient que son pays a voté pour le Maroc à la différence du résultat dévoilé par la FIFA.
Du coup, une question mérite d’être posée, c’est-à-dire que s’est-il donc passé en Russie pour que le Maroc se retrouve à la touche avec 65 voix contre 134 ?
A en croire Guinéenews, les causes de cette malheureuse situation sont certainement à rechercher au niveau du système de vote électronique instauré pour la première fois par la FIFA.
Le rêve marocain
Tout le monde sait que le football génère de l’argent. On dit que l’organisation de ce championnat mondial 2026 va engendrer plus de 14 milliards de dollars. Une raison de plus pour jouer le lobbying. En tout cas, beaucoup de langues s’accordent pour dire qu’il y aurait eu une sorte de « foot business » à ce Congrès de Moscou,
Dans le dossier de candidature du royaume chérifien, il faut le reconnaître, les projets sont ambitieux et les maquettes inspirantes : des TGV, des stades modulables, des infrastructures de santé… Il y avait de quoi rêver en livrant cette bataille contre leur puissant adversaire.
« L’histoire aurait été belle : un pays en développement en Afrique du Nord remportant la partie face à trois géants américains et défiant tous les pronostics », peut-on lire dans les colonnes de Le Monde Afrique.
Selon la même source, en livrant main nue une bataille contre la première puissance économique mondiale, le Maroc se voulait être un acteur d’influence sur le continent africain. Car le pays a multiplié nombre d’investissements et des projets de coopération depuis 2010, sous l’impulsion du roi Mohamed VI.
Une relation historique
Il est à souligner que les relations guinéo-marocaines ne datent pas aujourd’hui. Faut-il rappeler qu’entre ces deux pays, il n’existe pas de visas d’entrée pour les passeports officiels depuis une décennie. Sans oublier le rôle joué par la compagnie Royal Air Maroc, qui a ravitaillé la Guinée lors de l’épidémie Ebola, en 2014.
Pendant cette période tragique, tous les matchs officiels guinéens se sont opérés sur le territoire marocain. Aussi, quand le Pr Alpha Condé était à la tête de l’institution, la Guinée a joué un rôle dans la réhabilitation du Royaume au sein de l’Union Africaine.
Et récemment encore, le Maroc et la Guinée se sont engagés dans une entraide mutuelle notamment dans le secteur de l’assainissement et de l’agriculture.
En fin de compte, il reste à savoir si l’organisation de la coupe du monde de Football nécessite une immixtion politique derrière chaque candidature, ou si elle reste réservée aux pays les plus offrants.
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