Hippolyte Batumbla

Mondial 2026 : que faut-il savoir sur le vote contesté de la Guinée contre le Maroc ?

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Crédit photo: Hippolyte Batumbla

C’est déjà connu : la coupe du monde de Football  sera organisée en 2026 par le trio Etats-unis-Canada-Mexique. Un vote effectué en Russie ce mercredi 13 juin 2018 lors du 68ème congrès de la fédération internationale de Football (FIFA). Cependant la Guinée et le Liban soutiennent mordicus avoir donné leur voix au Maroc et  non à United 2026. Les explications…

Le vote guinéen en défaveur du Maroc (qui est officiel) a fait couler  beaucoup d’encre et de salive tant sur les réseaux sociaux que dans les médias nationaux et internationaux. Antonio Souaré, président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), est traité par plusieurs internautes guinéens de tous les noms d’oiseaux pour avoir trafiqué son suffrage pour United 2026.

Mais M. Antonio, lui-même ambassadeur de la candidature de ce pays, nie en bloc un quelconque marchandage de voix au détriment du royaume chérifien. Le Liban n’est également pas resté sans remettre en cause son vote. Sur  Football Lebanon, le secrétaire général de la fédération locale Jihad El Chohof, soutient que son pays a voté pour le Maroc à la différence du résultat dévoilé par la FIFA.

Du coup, une question mérite d’être posée, c’est-à-dire que s’est-il donc passé en Russie pour que le Maroc se retrouve à la touche avec 65 voix contre 134 ?

A en croire Guinéenews, les causes de cette malheureuse situation sont certainement à rechercher au niveau du système de vote électronique instauré pour la première fois par la FIFA.

Le rêve marocain

Tout le monde sait que le football génère de l’argent. On dit que l’organisation de ce championnat mondial 2026 va engendrer plus de 14 milliards de dollars. Une raison de plus pour jouer le lobbying. En tout cas, beaucoup de langues s’accordent pour dire qu’il y aurait eu une sorte de « foot business » à ce Congrès de Moscou,

Dans le dossier  de candidature du royaume chérifien, il faut le reconnaître, les projets sont ambitieux et les maquettes inspirantes : des TGV, des stades modulables, des infrastructures de santé… Il y avait de quoi rêver en livrant cette bataille contre leur puissant adversaire.

« L’histoire aurait été belle : un pays en développement en Afrique du Nord remportant la partie face à trois géants américains et défiant tous les pronostics  », peut-on lire dans les colonnes de Le Monde Afrique.

Selon la même source, en livrant main nue une bataille contre la première puissance économique mondiale, le Maroc se voulait être un acteur d’influence sur le continent africain. Car le pays a multiplié nombre d’investissements et des projets de coopération depuis 2010, sous l’impulsion du  roi  Mohamed VI.

Une relation historique

Il est à souligner que les relations guinéo-marocaines ne datent pas aujourd’hui. Faut-il rappeler qu’entre ces deux pays, il n’existe pas de visas d’entrée pour les passeports officiels depuis une décennie. Sans oublier le rôle joué par la compagnie Royal Air Maroc, qui a ravitaillé la Guinée lors de l’épidémie Ebola, en 2014.

Pendant cette période tragique, tous les matchs officiels guinéens se sont opérés sur le territoire marocain. Aussi, quand le Pr Alpha Condé était à la tête de l’institution, la Guinée a joué un rôle dans la réhabilitation du Royaume au sein de l’Union Africaine.

Et récemment encore, le Maroc et la Guinée se sont engagés dans une entraide mutuelle notamment dans le secteur de l’assainissement et de l’agriculture.

En fin de compte, il reste à savoir si l’organisation de la coupe du monde de Football nécessite une immixtion politique derrière chaque candidature, ou si elle reste réservée aux pays les plus offrants.

 


Le Nimba, image expressive de la femme en Guinée

En Guinée, en dehors des textes de loi qui lui sont consacrés, la société traditionnelle offre aussi une place importante à la femme. Surtout dans la communauté baga, où c’est elle qui assure presque toutes les activités visant le bien-être familial. C’est pourquoi le Nimba, ce buste incarnant le portrait imagé de la femme, cesse désormais d’appartenir seulement à ce groupe ethnique pour rejoindre la culture de tout un pays.

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Le Nimba (D’mba). Crédit photo: Muséum Toulouse avec son aimable autorisation

Le masque est un porteur de message en pays baga, une ethnie minoritaire qu’on retrouve dans la capitale guinéenne et au Bagataye (Boké), à plus de 300 km au nord. Il est craint et sacré dans la mesure où les populations le comprennent comme un élément spirituel incarnant les génies, les divinités, les esprits ou mieux, les âmes des ancêtres.

Pour ce qui est du Nimba ou D’mba, c’est un masque qui met la femme en exergue, lui donnant une place de choix dans la société traditionnelle baga. Ce buste fait de fibre de raphia ou de feuilles mortes idéalise la würan (femme en baga), une nourricière aux seins tombants (voir photo).

Elle est la déesse de la fertilité et de la fécondité. Pour la célébrer, on danse le d’mba à pas carrément lents, avec de légères inclinaisons du corps, en temps de récolte et en dehors. C’est souvent accompagné par des jets de riz dans tous les sens. A travers cette danse, considérée comme le plus beau spectacle du milieu, le D’mba présente la femme qui s’applique à faire de ses enfants des citoyens et des individus conscients de leurs responsabilités.

Toutes ces valeurs alignées derrière ce bois merveilleux font de lui une fierté nationale. C’est pourquoi, le président Alpha Condé, en visite au Vatican le 16 janvier 2017, avait offert au Pape François la reproduction en métal du Nimba. Ce symbole a été apprécié du pape, qui a déclaré « C’est bien, parce que l’Italie a tant besoin de fécondité ».

Récemment, le Nimba a été l’emblème du journal papier des 46 ème assises de la presse francophone organisée à Conakry par l’Union de la presse francophone (UPF) du 20 au 26 novembre 2017.

Le premier président guinéen Ahmed Sékou Touré l’avait  également bien saisi. C’est pourquoi en 1960 à la foire internationale des œuvres culturelles aux Etats Unis, le premier masque Nimba avait voyagé et représenté la jeune nation guinéenne.

Loin de mettre les hommes à l’écart, il est difficile de ne pas considérer la femme qui est représentée par ce masque à la fois mythique, sacré et symbole culturel dans la société moderne guinéenne.


En Guinée, les propos haineux sur la toile sont réprimandés par la loi

Dans cette dernière décennie, la connexion en Guinée n’est plus un luxe : l’affluence sur les plateformes de discussions se passe de tout commentaire. Cette pratique alimente à sa façon la situation sociopolitique du pays, dominée par les manifestions populaires ainsi que de multiples propos incitant à la violence sur la toile.

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L’utilisation des  réseaux sociaux, notamment Facebook a pris de l’ampleur en Guinée. Si, dans les années 2000, on pouvait compter  au bout des doigts les utilisateurs d’Internet (encore plus les utilisateurs des réseaux sociaux) dans ce pays ouest africain de 13 millions d’habitants, ils se comptent de nos jours par centaine de milliers.

Et c’est là que tout se passe, se voit et se dit, surtout. Avec la situation sociopolitique du pays très tendue,  plusieurs propos à caractère ethnique, haineux, dominés par l’incitation à la violence, ont été émis par bon nombre d’internautes guinéens.

C’est pourquoi, l’Association des blogueurs de Guinée (Ablogui), dans son communiqué de ce lundi 19 mars 2018, a levé le ton pour condamner cette violence numérique et a appelé à la prise de conscience sur la toile. « Nous appelons les utilisateurs des réseaux sociaux à plus de responsabilité. La jouissance de nos libertés individuelles est subordonnée à la paix et au respect de l’intérêt supérieur de la République.» Autrement dit, Ablogui invite tous les internautes en Guinée à faire attention aux contenus publiés sur les plateformes de discussion.

Le ministre guinéen des Télécommunications est ferme sur la question. Invité de l’émission ‘’Les Grandes Gueules’’ de la radio Espace fm, Moustapha Mamy Diaby explique que la responsabilité de tous est en jeu.

« Nous avons des outils juridiques, nous avons la loi 37 relative à la Cyber sécurité. Cette loi a été portée à la disposition de nos magistrats, de nos officiers de police judiciaire », peut-on lire sur MosaiqueGuinée.com.

La loi à laquelle le ministre fait allusion légitime en Guinée la censure en ligne. Son article 29 stipule que l’émission d’injures, d’une expression outrageante, tout terme de mépris ou toute parole violente qui ne renferme l’imputation d’aucun fait sont passibles de six mois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 20 à 30 millions de francs guinéens.

Pour éviter de mettre de l’huile sur la braise en passant par la toile, Moustapha Mamy Diaby a interpellé les procureurs de la République à faire respecter ces nouvelles dispositions juridiques sur la Cybercriminalité dans tout le pays.


La crise sociopolitique en Guinée prend de l’ampleur

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    Les femmes de l’opposition républicaine
    dans les rue le 07 mars 2018. Crédit photo: Naby Elma Camara

L’heure est grave. Pendant toute la journée d’hier lundi 12 mars 2018 et aujourd’hui, la capitale guinéenne,  notamment Kaloum, le centre ville, est en ébullition. Femmes, enfants et jeunes manifestent pour exiger la reprise des cours dans tout le pays. Une conséquence de la grève des enseignants déclenchée le 12 février dernier.

Partout sur le trottoir, des barricades, des pneus brûlés par endroit et bon nombre de voitures caillassées. « C’est une nuit agitée que les populations de Conakry et environ s’apprêtent à passer. À Kaloum, le centre administratif et des affaires, les manifestants sont redescendus dans les rues cette nuit, brûlant des pneus et bloquant toute circulation…», peut-on lire sur le Déclic.info.

Cette vague de manifestations sur un fond de colère continue jusque dans la haute banlieue paralysant toutes les activités. Selon toujours le Déclic.info, la même atmosphère règne à Lansanaya Barrage, où les jeunes survoltés jettent des pierres sur tout ce qui bouge. Une scène de panique qui s’est poursuivie jusqu’à Tombolia. Mais là, le mouvement de manifestants a été très vite dispersé par les forces de l’ordre.

« Sortis depuis la nuit d’hier, lundi 12 mars 2018, les jeunes manifestants de la commune urbaine de Boké maintiennent toujours leurs barrages au niveau du carrefour Dembaya, situé au cœur de la ville. Après de longues échauffourées (entre 9 heures et 12 heures) avec les forces de l’ordre qui tentaient de libérer la route, les jeunes manifestants ont pour le moment réussi à faire fuir les hommes en uniforme et renforcé les barrages » rapporte le correspondant local de Guinéematin.com qui est sur les lieux.

Mais depuis le 7 mars dernier, les femmes de l’opposition républicaine, vêtues de blanc-rouge, ont battu le pavé sur l’axe le Prince. Elles fustigent les injustices faites aux femmes dans le pays et exigent surtout le retour des enfants du secondaire à l’école.

Pour l’heure, l’opposition elle-même maintient la « ville morte » demain mercredi 14, rejointe par le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) qui prévoit également de partir en grève jusqu’au jeudi 15 mars, cela en fermant toutes les boutiques des commerçants affiliés à leur organisation.


Se battre et triompher

Oui il m’arrive de douter. Il est des jours où je veux tout lâcher, voire arrêter de me battre dans cette vie égoïste et injuste. Dans ma tête, les neurones soulèvent très souvent des questions d’ordre prioritaire. En tout cas plus  que les guerres nucléaires entre le pays de  Kim et de l’Oncle Sam. Tellement que j’ai peur de tout perdre par endroit: pourquoi ça ne marche toujours pas? Pourquoi ce que je veux, ne se réalise pas ?

En réalité, je ne suis jamais parvenu à trouver une réponse. A chaque fois que je me rapproche de ce que je crois être la solution véritable, tout s’écroule et se dissipe comme de la poussière.

Mais je reste convaincu que ma force réside autour de moi. Mes frangins qui me tiennent compagnie à toute épreuve.

Je crois en l’avenir. Je sais que le bien-être est personnel et s’invente progressivement. Par le geste d’un bâton magique, il ne sortira pas tout de même. Aucun miracle ne se fera. Il faut s’y mettre pour créer ce que nous appelons bonheur qui est la somme des efforts accumulés.

Et je sais une seule chose, l’unique d’ailleurs : en chacun  sommeille une foulitude de dons; aux nombres desquels figurent le sourire et la paix du cœur, ces luxes gratuits arrachés à beaucoup de personnes. En éveil, ils forment la crème de la vie. Il suffit de les  transmettre pour que le monde avance. Pour que mes rêves plus grands que l’Afrique soit une réalité.

 « Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux, changent une multitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde », souligne l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano.

Enfin, j’arrive à la conclusion selon laquelle pour toujours, je me dois de réussir. Il faut que ça marche. C’est pourquoi tous les jours, je réalise qu’il faut mettre à profit ce que nous avons de meilleur, pour finalement trouver ce trésor. Si vous venez de commencer à y voir clair ou du moins à en prendre conscience, c’est normal. Bienvenue!

 


L’entrepreneuriat au féminin est bien possible en Guinée

Mme Sona Marce à l’Eglise Sainte Odile de Coyah. Crédit photo : Marcy Déline

Elle a un nom : Mme Marce Sona Kpoghomou, professeure de chimie au lycée, habite avec sa modeste famille à Coyah, à plus de 40 kilomètres de la capitale Conakry. Son engagement social n’a d’égal que son rêve de prendre part à la promotion tous azimuts des femmes dans un pays où les droits des femmes ne sont pas bien portants.

Mme Sona veut ajouter quelque chose à l’humanité depuis son milieu social. Et tenez-vous bien ! Elle ne compte sur personne pour y parvenir. C’est pourquoi à quelques heures de la célébration de la traditionnelle fête des femmes dans les quatre coins du monde, l’enseignante monte au créneau. « Il faut que les femmes se réveillent. Plus question de dire « je n’ai pas étudié », il y a la terre pour entreprendre des activités agricoles. Il faut créer, même avec zéro franc. On peut partir de rien pour aboutir à un résultat incroyable. C’est possible ! »

Assise sur une chaise avec un portefeuille et un trousseau de clé en main, elle a des rêves plein la tête. Mais elle tient surtout à prendre part à la formation des femmes par des rencontres ayant pour sujet les questions qui touchent le genre directement. Car pour elle, tout ce que l’homme peut entreprendre, la femme avec un peu de bonne foi est capable d’accomplir de plus grand. En tout cas, elle constitue la preuve tangible de ce qu’elle avance.

Depuis 2012, cette mère de 8 enfants a fondé une école qui continue son petit chemin à Coyah, la ville cachée au nord par le ‘’Chien qui fume’’. Aujourd’hui , elle a en charge 19 enseignants dans cet établissement formant les enfants de la petite section jusqu’à l’examen d’entrée en 7ème année. Dans les années à venir, Sona Marce compte enrichir le contenu pédagogique de son école en insérant l’anglais comme deuxième langue d’apprentissage.

« Si les femmes veulent revendiquer leur place dans la société, c’est le moment où jamais de se mettre au travail. » Espérons que l’invitation tombe dans de bonnes oreilles. Pour ce qui est de sa part, la prof de chimie semble gagner le pari parmi 156 452 habitants que compte la ville et 12 millions pour tout le pays du Prof Alpha Condé.


En Guinée, les violences faites aux femmes éclipsent leur rôle historique

L’histoire guinéenne n’aurait pu être écrite sans la partition jouée par les femmes. Ce billet rappelle le rôle joué par quelques héroïnes à l’orée de l’indépendance et les violences basées sur le genre ainsi que les droits des femmes, remisés souvent au fond du placard.
Une vendeuse au long des rails à Dixinn entrain d’expliquer l’effet de la sensibilisation sur elle lors des élections communales du 4 février 2018. Crédit photo: Hippolyte Batumbla Camara 

Qui connaît le passé du premier pays en Afrique de l’Ouest à avoir obtenu son indépendance, le 2 octobre 1958, reconnaîtra que les femmes ont été à l’avant-garde de son obtention. Tout commence en 1954. Des femmes comme Hadja Mafory Bangoura (1910-1976) lèvent le ton à travers des chants et danses populaires pour dénoncer le truquage de l’élection législative de la même année. Considérée comme « Mère-courage » de la nation guinéenne, Mafory aura été cette pionnière qui s’est battue au premier rang du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) contre les « exactions » du pouvoir colonial et surtout pour l’émancipation des femmes.

En 1955, une autre femme est injustement éventrée lors d’une révolte populaire. M’Balia Camara en état de famille, fut tuée à coup de sabre par David Sylla, un chef de canton corrompu.

Nous sommes en 1977 : « La révolte des femmes du marché de Conakry, une contestation inusitée, raconte le site perspective.usherbrooke.ca , incite le gouvernement guinéen à adopter des réformes. Le régime met notamment de l’avant des mesures visant à libéraliser l’économie, en plus de normaliser ses relations avec la France. »

C’était une victoire des femmes  dans le régime de Ahmed Sékou Touré, une manière pour elle, de faire revenir la petite entreprise c’est-à-dire permettre aux citoyens de pratiquer librement le commerce sur toute l’étendue du territoire national.

Cependant, l’histoire des femmes quoique légendaire dans ce pays en Guinée, s’efface progressivement pour donner place à une vague de mépris et de brutalités à l’encontre de celles-ci. Elles sont nombreuses ces dames qui subissent des violences conjugales ou qui ne sont pas rétablies dans leurs droits dans la société guinéenne contemporaine.

Sur le site mosaiqueguinee.com, Mme Mariama Diallo alias Tantie 500,  est celle qui a son effigie sur les billets de 500 francs guinéens. Ne bénéficiant pas des bonnes grâces de son droit à l’image, elle brise le silence qui n’a que trop duré.  « Si j’ai ma photo sur les biais de 500 Gnf, ce n’est pas donné à n’importe qui. C’est une chance et une fierté de représenter la beauté de la femme guinéenne, normalement on doit me dédommager. Je souffre beaucoup, quand je vais au marché, on dit c’est elle qui a sa photo sur les billets de 500 Gnf. On me croit riche… Je souffre beaucoup. Je demande à l’Etat de m’aider…»

Pourtant, la constitution guinéenne du 7 mai 2010 dans son article 8, offre une place de choix à la promotion de la femme. « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits. Nul ne doit être privilégié ou désavantagé en raison de son sexe…».

Mais très malheureusement l’heure est grave. En mai 2017, Dr Mamadou Bano Barry a affirmé sur  Guinée7.com que 92% de femmes âgées de 15 à 48 ans ont été victimes de violences quelle que soit la nature, y compris l’excision.
Force est vraiment de reconnaître que bien des cas prennent des tournures graves  jusqu’à ce que mort s’en suive.

« C’est le lundi 19 février 2018 aux environs de 1h du matin  au village de Hermakono, sous-préfecture de Sangardo, qu’on a été informé de l’assassinat d’une femme par son mari. Cet assassinat fut perpétré à l’aide d’un couteau. Malgré la série de questions, le motif n’est pas connu. Le présumé auteur du crime s’appelle Mamadi Baro, âgé de 40 ans environ. Quant à la victime, elle s’appelle Doussou Traoré, âgée de 30 ans, mère de trois enfants… », peut-on lire sur Guinéenews.org.

Mais cette situation n’est pas restée seulement au pays ; avec un couple guinéen, elle s’est transportée dans les valises jusqu’à Liège en Belgique. Oumou Tabara Diallo dit Yayé, a été retrouvée morte puis enterrée dans la cour de leur habitation. Et tenez-vous bien, c’est  son mari qui aurait commis cet acte.

Des exemples fuseront de partout pour rendre compte des conditions combien de fois difficiles et tristes de ces femmes en Guinée. « Sans cesse, les dirigeants guinéens rappellent que la construction de la nation, ne peut s’opérer sans la participation de l’élément féminin, tiré de sa situation injuste d’infériorité et de sujétion…», note Claude Rivière dans Cahiers d’Etudes Africaines en 1­968.

 


Faire du « Cogito, ergo sum » pour les oubliés du rêve africain

Crédit photo: Hippolyte Batumbla

 Chers lecteurs et lectrices à la fleur de l’âge dans les confins du continent,

Par nos actions, le moment est venu pour les peuples d’Afrique de forger un destin commun.  Un destin qui est motivé par la volonté de vivre soi-même. Notre continent à plus que jamais besoin de nous. Il appelle chaque jeune depuis son milieu social  à l’engagement dans l’amour. Et je n’ai pas de théories ni de grandes philosophies pour vous convaincre. Je n’en ai aucune pour vous dire que ce combat est noble. Je viens juste main nue, une main fraternelle tendue vers vous  afin d’échanger et entreprendre en compagnie de nos traditions sous le grand arbre à palabre du village.

Notre village à tous est cette Afrique aux passés combien de fois légendaires. Puis-je étaler ici ses incommensurables traditions qui jusque là font  battre pour toujours le cœur de nos cités. De manière originale,  descendons d’un degré et acquiesçons le retour à l’africanisation de nos faits et gestes ainsi que de nos habitudes de pensée. A un moment donné de notre histoire, regardons ce que nous sommes pour évaluer ce que nous sommes vraiment capables d’accomplir de si majestueux, sans compter sur qui que ce soit.

Dans ces lignes, chers jeunes, je n’utiliserai pas encore une fois de grandes pensées d’honorables moralistes pour vous parler d’une richesse que vous possédez déjà naturellement : la force et la volonté de vivre soi-même. Ces pouvoirs capables de transformer une cité, une communauté, un pays voire un continent. Notre façon de voir compte beaucoup pour transformer tout auprès de nous.

Tout commence en famille

Et moi votre frère d’une vingtaine de pluies, sans expériences mais convaincu que l’Afrique notre cher continent a besoin de tout un chacun pour ne serait-ce qu’apporté, un grain de sable pour poser  les fondations de notre maison commune. Et cela d’une manière sincère.

Pour parvenir à cet objectif du moment, il est important de faire case départ pour voir ce que nous faisons dans nos familles chaque jour. Une manière de prendre le mal par sa racine. Posons-nous la question : est-ce que je  fais bien le travail de maman et papa ? J’apprends bien mes leçons pour les rendre fier de moi ? Me préoccupe-t-il de ce que fait mes frères ou mes sœurs ? Qu’est-ce qui montre que je les aime ?

Des interrogations certainement banales mais qui  constituent la source du bonheur. D’autant que les relations entre les membres de la famille sont d’une valeur fondamentale. En fait, c’est là que le jeune apprend à aimer, respecter, et tolérer son entourage. Depuis cet endroit le processus commence. Les idées reçues par toutes les personnes autour de lui, orientent désormais ses pas tout au long de son existence. Il devient responsable sans trop se rendre compte.

J’ai toujours pris mon père pour modèle. Les soirs quand il rentrait du travail, il épiait chacun de ses  enfants autour de lui.  Et il demandait le lieu où les absents  se trouvaient.  Sans tarder, il commissionnait tous les autres enfants d’aller trouver les manquants et de revenir avec eux. A force de le répéter chaque soir, nous avons fini par nous y habituer.

Ici, je tente d’expliquer d’une manière  claire, cette responsabilité que chaque membre de la famille a de l’autre dans n’importe quelles circonstances et partout. Mon père nous a montré qu’il est responsable de tous les membres de sa modeste famille  en nous envoyant chercher nos frères absents. Et nous, responsables des autres en allant les appeler. Cela créé sans risque de me tromper le rapprochement, l’amour de l’autre. La famille grandit, devient unie et les enfants s’épanouissent sous le regard aimant des parents. Dans toute société l’amour entre ses composantes en est le fondement, le point de départ du développement social. Nous jeunes, constituons la substance qui anime et fait vivre cet amour dans nos familles.

C’est exactement notre force. Nous détenons ces astuces. Et c’est ce qu’attend la famille de nous chaque minute qui passe. Chers jeunes du continent, il n’est donc pas tard de passer à l’action. Chers jeunes, nos  familles ont besoin de nous pour enfin vivre le bonheur. Il suffit d’un simple geste de notre part pour le bien-être dans les foyers.

Quelle preuve d’amour !

Ensuite, il apparaît d’autres facteurs à comprendre : la foi religieuse. La plupart des jeunes que nous sommes,  appartiennent  à  une confession. Elle contribue énormément à notre façon de concevoir les choses. En principe, notre religion doit être une force pour combattre ce que nous défendons et à développer ce qu’on nous enseigne déjà à la maison : la tolérance, la pitié et surtout l’amour. Hélas ! Combien de jeunes se trouvent endoctrinés au point de perdre la raison.  Je ne peux pas comprendre que des jeunes soient divisés et désorientés jusqu’à ce point. Ils deviennent même des bourreaux prêts à tirer sur tout ce qui bouge et à saccager les édifices publics. Je pense réellement que notre religion est non pas ce qu’on nous dit dans les lieux de culte mais ce que nous mûrissons dans nos cœurs, source de notre bonheur personnel. Travaillons donc sur nos façons de voir, de mûrir parce qu’elles déterminent notre attitude dans nos familles ainsi que dans nos cités.

Qu’on me dise ici et concrètement quelle religion dépasse l’autre. Qu’on me dise ici quel est le chemin,  le seul et unique pour atteindre Dieu qu’on prétend connaitre. Ce qui est sûr, la barbarie, la fraude, l’immoralité et le manque d’amour  ne sont pas les sentiers du Créateur de l’univers.  En fait, j’ai grandi au creux de deux grandes religions monothéistes à savoir l’islam  et le christianisme. Le premier est celui de ma mère et l’autre  de mon père. A aucun moment donné, je n’ai entendu mon paternel reproché la foi de ma mère ni elle faire l’inverse. Ils s‘aimaient et vivaient autour de leurs enfants dans une disparité de culte sans pareille. Et même après le décès de mon père en 2001, ma mère n’a pas accepté de se remarier par amour pour son feu époux. Elle s’est consacrée à l’éducation de ses enfants par amour.  Une musulmane qui a nourri et éduqué ses enfants chrétiens par amour. Quelle preuve d’amour !

Prendre ses responsabilités en tout temps

S’il vous plaît, chers lecteurs et lectrices  je ne le dis pas parce que je veux remplir les pages. Bien au contraire. Je voudrais vous  faire comprendre que la religion ne doit absolument pas être source de  division entre les peuples sur le continent par l’action des jeunes. Mais plutôt un facteur de rapprochement, d’amour et de tolérance. Nous devons cultiver cette attitude positive autour de nous. Les confessions religieuses comprennent chacune des spécificités. Qu’on accepte ce que l’autre vit dans sa foi et lui qu’il fasse autant pour créer enfin une société dans laquelle chaque composante vit librement sa croyance religieuse.  Ainsi nous aurons accompli en tant que jeune, notre responsabilité première. Le plus souvent les jeunes sont mis à contribution pour des intérêts égoïstes et barbares au nom de la religion.  Le moment est venu de sortir de ces sentiers battus ou du moins des comportements qui ne favorisent nullement  les traditions africaines, gages de notre développement.

Les jeunes sont partout. Et c’est justement cette position qui fait d’eux les plus touchés par  ce phénomène d’endoctrinement religieux. Suis-je assez convainquant pour vous dissuader de faire case départ ? Je réponds non. Mais je reste convaincu que chaque jeune est sorti d’une famille. Une famille qu’il aime de tout son cœur. Une raison de plus pour se poser des questions. Des questions sur notre façon de vivre avec notre famille, nos amis nos connaissances. Cela nous permettra d’avoir la tête sur les épaules. Nous devons considérer que l’avenir de tout ce monde qui nous entoure, repose sur nous. Imaginez un instant que chaque jeune devienne  une pierre angulaire c’est-à-dire comme leader de son milieu ; nous n’aurions jamais connu  la misère et des troubles dans certaines de nos contrées.  Aimables jeunes gens, notre continent a besoin de nous au-delà de tout. Ne jamais oublier que l’amour du prochain permet de se reconnaitre en l’autre. Débordement de la joie de vivre.

Mettre  son  talent à la disposition des siens

Hélas après la religion, place à l’ethnie. S’il y a une chose qui freine dangereusement nos actions pour notre milieu, c’est bien cette étiquette ethnique. Evidemment, les partis politiques dans nos Etats s’en servent majestueusement pour assouvir leurs intérêts. L’ethnie est pourtant une richesse originale qui authentifie chacun parmi une foule de gens. Donc elle est notre identité première. Si vous ne le voyez pas très clairement, moi je le vois : nos propres richesses  et identités sont utilisées, retournées contre nous pour le triomphe d’une entité.

Mes bien aimés, voici que je cris haut et fort, la main sur le cœur pour dire stop. Nous avons fait une course de fond. Il est temps, grand temps qu’on s’arrête pour calculer le kilomètre parcouru. Calculons donc nos actions pour notre famille, notre société. Posons-nous les questions suivantes : qu’est-ce que je défends dans ma course et qu’est-ce que j’ai comme acquis pour le faire ? Ces questions nous permettent de nous réconcilier avec nous même afin de savoir qui nous sommes réellement. En tant que jeune, je sais que nous négligeons souvent ce rayon de notre vie. Nous ne partons pas à notre propre découverte. Pourtant si nous faisons cet exercice chaque jour de notre existence, nous verrons que le monde bouge grâce à nous. Nous sommes le bonheur des peuples. Mettons à l’esprit que ni la religion ni l’ethnie ne peuvent barricader notre chemin de réussite. Elles ne peuvent nullement obscurcir la lumière naturelle qui brille dans nos cœurs juvéniles. Et d’ailleurs c’est cette lumière que notre famille, notre ville entendent qu’on transmette à chacun.

Mes frères et sœurs jeunes du continent, vous qui lisez entre mes lignes, croyez-moi toutes les entités ont confiance aux jeunes  pour changer ou faire bouger les choses en leur faveur. Le temps est donc venu  de mettre  notre force à la disposition des siens.

La soif de goûter au bonheur par des initiatives concrètes

Aimables jeunes, le temps est venu pour qu’on mette en place des initiatives pour contribuer efficacement à la vie de notre société. Une façon de transmettre par nos actions, cette lumière naturelle qui nous illumine. Transmettons notre engagement dans l’amour  à tous ces gens autour  de nous à travers des causeries éducatives ainsi que des projets. Imaginez par exemple que des jeunes se mettent en panels ou en associations pour la gestion des ordures ou développer des activités agricoles, la vie serait encore agréable et le progrès en marche.

Nous devons comprendre désormais que nous avons un destin à forger par le travail. Beaucoup de jeunes restent les bras croisés sans agir. Il n’est pas tard de se lever et  d’accomplir la mission qui nous revient de droit : celle de prendre part au développement social.

Contribuer à la vie de notre milieu social, c’est contribuer à l’amélioration des centaines de vie en Afrique. Nous sommes commis donc à cette tâche. Si tous les jeunes d’une manière sincère, se mettent au travail pour leurs communautés, on n’entendra plus jamais parler de conflits armés, de rébellion, de famine  et d’épidémies ravageuses sur le continent.

Aimables jeunes africains, il ressort de tout ce qui a été développé dans ses pages qu’il nous appartient de construire notre continent à partir de notre famille, de notre ville, de notre pays.  Les gestes d’amour, de tolérance dans la sincérité autour de nous, prouvent d’emblée notre volonté de changer le quotidien de nos frères.

Aimables jeunes, il ressort également de toutes les histoires du monde notamment celles de l’Afrique que les idées de vivre un lendemain meilleur restent les mêmes.  Et c’est là que nous devons agir en tant que jeunes. La soif de gouter au bonheur est le leitmotiv de tous les peuples du monde. Pour ce qui est de notre continent, il est urgent que les jeunes que nous sommes agissent maintenant par des actions concrètes soient en panels, en associations, ou soient en organisations non gouvernementales afin de trouver rapidement des solutions à nos maux qui n’ont que trop duré. En ce moment nous pourrons oser dire très sincèrement : nous avons la paix en Afrique grâce à nous jeunes du continent. Dans l’espoir que mon message tombera dans de bonnes oreilles et en vous souhaitant plein succès dans  tous vos projets sur le continent, recevez mes salutations les plus sincères et fraternelles.

Vive l’Afrique unie !

 

 


Quand le thé devient un véritable cérémonial pour les jeunes en Guinée

Très  tôt, Alsény apprête les accessoires du thé auprès de son échoppe à Tompetin. Crédit photo: Hippolyte Batumbla Camara

Dans la cité aux pieds du mont Kakoulima (1 107 m), le soleil se dessine à l’horizon. La brise marine souffle en ce petit matin du 28 février 2018. Il est 7 heures 40 minutes. Il fait si frais qu’on se croirait en décembre : on resterait bien se cramponner au lit, les pieds serrés contre le ventre sous une couverture assez lourde. Le silence règne en maître sur la route principale. Quelques femmes, des bassines sur la tête, arpentent la chaussée. C’est l’heure : direction le grand marché au cœur de la ville.

Ici, nous sommes à Tompetin (un des quartiers les plus vastes de l’agglomération). Les boutiques d’alimentations générales qui longent le trottoir s’ouvrent petit à petit. C’est le moment pour Alsény Sylla, 29 ans, d’apprêter les accessoires de l’attaya (nom du thé dans le jargon des accro). La manœuvre est simple : verser le résidu des feuilles de thé de la veille dans la poubelle, rincer les verres, chercher l’eau au robinet et enfin attiser le feu.

 A tour de rôle, chacun sirote son verre de thé.

Il est 10 heures. Le soleil brûle déjà le crâne. À en croire la météo, il fait 35 degrés. Chez Alsény, qui vend de l’essence au marché noir et tient une échoppe, un coin offre la possibilité de contempler l’interminable ambiance de la route nationale numéro 3. Le visiteur à une belle vue sur le bloc administratif de la préfecture, juste après la colline.

Le ‘’Grin‘’, comme on l’appelle, se remplit. Les amateurs de thé – qui trouve son origine en Chine – s’installent. Ils sont environ une dizaine de jeunes. Le thé boue déjà à cent degrés Celsius, dans le Brada (petit récipient  en métal pour sa cuisson, ou encore théière). Un jeune traverse la chaussée et vient rejoindre ses amis. La mine froissée, quelques gouttes d’eau dégringolent sur son visage d’ado. La vingtaine, il tire une chaise et lance la salutation au groupe.

Du coup, le thé est maintenant dans une tasse. Celui qui assure sa cuisson y ajoute du sucre. C’est parti pour le mélange avec un revers de main répété. « La mousse s’obtient ainsi. Après, je goutte pour vérifier la quantité de sucre», avance Kabinet Camara 27 ans, qui tient deux tasses en main. Quelques minutes s’écoulent. A tour de rôle chacun sirote son verre de thé.

Une vraie scène de passe-temps et d’anti stress

« Nous passons la plupart du temps à prendre l’attaya ; j’aime son caractère social et l’appétit qu’il me donne», laisse entendre Alsény Sylla tenant son verre rempli de mousse. Il ajoute ensuite que son groupe et lui peuvent consommer quelques 25 grammes de thé, soit deux à trois paquets par jour.

L’astre du jour brille au-dessus des têtes. Il est Midi. Comme s’ils répondaient à une invocation du saint Coran, la quinzaine de jeunes forme une ronde sous l’ombre du palmier qui se trouve là. D’ailleurs, c’est le seul arbre du coin. L’un parle du football ; il met l’accent sur les gestes du joueur qui ont marqués le match d’hier soir. L’autre s’indigne à voix basse  du manque grandissant d’emplois dans le pays. Certains évoquent la grève des enseignants, qui retient les écoliers à la maison depuis trois semaines. Plusieurs  d’entre eux, poussent des éclats de rire, en signe d’acquiescement aux idées évoquées. Une vraie scène de passe-temps et d’anti-stress.

La chaleur du soleil pèse sur les épaules. Le débat se poursuit de plus bel. Kabinet se prépare à servir le second tour de thé dans une atmosphère de discussions tendues. Oui, chacun tire le drap de son côté. Quand ils sont à couteaux tirés, le patron du lieu, Alsény, doit séparer les deux camps qui ne s’accordent pas du tout. « C’est vrai dans les grins, l’information s’obtient facilement, mais attention aux rumeurs que beaucoup rapportent, juste pour chercher à s’exprimer », précise Oumar Sylla. Il se ventile avec sa chemise, histoire d’atténuer la chaleur de la canicule.

L’astre du jour file au gré des heures et des minutes. Il est 17 heures finalement. Le groupe se disperse. Au Grin, les accessoires du thé sont visibles, rangés dans un bol au coin du palmier.

Un motard vient de se garer. Il achète un litre d’essence. L’homme demande une tasse de thé, mais Alsény l’informe que la dose est finie. Aussitôt, il allume la moto et disparaît dans une épaisse fumée noire, avec un ronronnement de moteur qui s’amenuise sur la chaussée.


Guinée : mettre le pays à l’abri d’une culture de violence

Crédit photo: https://www.afrik.com

De CONTE à CONDE, la violence a toujours sorti sa tête pour une sortie de crise entre les trois ‘’P’’ : Pouvoir-Politicien-Population. Mais les deux premiers s’appuient sur le dernier pour arriver à leurs fins. Une situation qui ne se passe pas sans échauffourées avec une dose de peur au ventre, des tueries dans la capitale et ailleurs.

Actuellement, la grève des enseignants (depuis le 12 février) a croisé le chemin de la journée dite « Ville morte» ce lundi 26,  paralysant toutes les activités dans le pays. Les écoliers ne partent pas à l’école. L’opposition elle aussi, s’engage pour contester les résultats des communales 2018. Comme si cela ne suffisait pas du tout, le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée (SLECG), est sorti hier soir chez le PRAC à Sékhoutouréya, avec la même expression de départ, c’est-à-dire « la grève maintenue ».

Des questions qui demeurent toujours

Mais pourquoi attendre une révolte pour prendre une décision d’ordre national?

La Guinée ne mérite pas ce qui lui arrive. Que ses fils aillent jusqu’à se faire tuer pour trouver solution à un problème. Que les activités soient arrêtées et même l’école guinéenne (parlant du secondaire) complètement  fermée. C’est un fait qui désoriente et laisse perplexe cet enfant qui croit fermement en l’avenir de son pays.

L’emploi est un véritable casse-tête ; il ne faudrait surtout pas que les décideurs rendent invivable ‘’Les rivières du Sud’’ : les activités paralysées, des enfants qui ne vont pas à l’école, des heurts en coin de rue et le pire, des jeunes condamnés au chômage après les études. C’est absurde. La culture de la violence et le retard à prendre des décisions ne forment qu’une seule famille en Guinée au détriment de sa population.

‘’La vie est brève et les opportunités sont fugitives’’,  dit-on souvent. Il est temps et grand temps que les consciences se libèrent. Que ceux qui gouvernent voient la réalité en face et l’admettent. Le pays de Sékou TOURE ne va jamais sombrer à travers une poignée d’intellectuels. Le peuple de Guinée n’a plus besoin de cadres véreux et égoïstes qui répandent par leurs actes, la violence  sous toutes ses formes.

Un passé non violent

Il est fondamental de se pencher sur la question en fouinant le passé de la Guinée. Là, nous sommes en 1960. Où le regard était focalisé sur la culture de façon globale. Bref défendre les acquis de la nation.

Loin de toute violence, chacun se battait pour sauvegarder les valeurs. L’équipe nationale, le Syli  de Petit Sory qui arrachait la victoire avec fierté sur les pelouses du continent et d’ailleurs. Le Bembaya Jazz national (10 ans de succès), avec la voix suave de Demba CAMARA, qui chantait  pour la paix et la fraternité. Le passé, vu sous cet angle, mérite d’être repris pour bâtir ce qui a été construit depuis le 02 octobre 1958. « Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux, changent une multitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde », disait l’écrivain uruguayen  Eduardo Galeano.

  Faire preuve de maturité

C’est fini. Le denier public doit être profitable à tous comme dans les temps. Que ceux qui sont aux postes de décision descendent d’un degré pour voir la misère  de ce diplômé converti désormais en  vendeur de chaussures dans le marché Madina ; ce petit cireur qui demande à ce qu’on vote des lois à l’hémicycle se répercutant sur sa vie au quotidien ; ou encore cet handicapé se traînant à même le sol, ne  demande que son insertion socioprofessionnelle à travers un centre digne de son rang. Voilà des défis qui nous tiennent au coup à plus d’un titre.

Pour que chacun trouve  un point de chute favorable à son épanouissement, il est préférable de bannir la médiocrité, le retard ou du moins la lenteur dans la prise de décision. Au moins pour éviter de faire ce que tout le monde sait: « Le médecin après la mort ».